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Trump enferré dans ses contradictions sur les droits reproductifs

Le programme annonçait une « conversation au coin du feu » avec Donald Trump. De feu, il n’y eut point, vendredi 30 août, dans un grand hôtel de Washington, malgré l’enthousiasme de l’assistance, acquise au candidat républicain à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre. Elle était composée des délégués de l’organisation conservatrice Moms for Liberty, qui dit défendre les droits parentaux contre leur endoctrinement supposé par l’école publique.
Au cours de cet échange mené par l’une des fondatrices de l’organisation, Tiffany Justice, redoublant d’égards à son attention, Donald Trump, visiblement las, a multiplié les outrances. Kamala Harris ? « Une personne déficiente » et « une marxiste complète ». Les treize soldats américains morts dans un attentat à Kaboul, lors du retrait d’Afghanistan ? « Ces personnes ont été tuées par Joe Biden. » Les migrants ? « Ils empoisonnent notre pays. »
Des diversions. Donald Trump a revisité son parcours avec emphase, répété ses anecdotes classiques, fait une longue imitation du milliardaire Elon Musk. En revanche, il n’a pas parlé de ce qui importait le plus aux yeux de Moms for Liberty : les valeurs familiales, Dieu, le « wokisme », les enseignants qui voudraient abîmer leurs enfants. Tout juste a-t-il évoqué la question transgenre – grande obsession de l’organisation. « Le truc transgenre est incroyable, a-t-il dit. Votre gamin va à l’école et il revient à la maison quelques jours plus tard avec une opération. L’école décide ce qui va arriver à votre enfant. » Prétendant que les républicains forment « le parti du bon sens », M. Trump s’est dit « entièrement pour les droits parentaux ». Mais il a oublié de mentionner sa principale proposition, la suppression du département de l’éducation.
L’ancien président n’a jamais été à l’aise avec ces questions, au-delà de ses railleries de comptoir sur les sports féminins défigurés par l’inclusion d’hommes. Il préfère parler de la question migratoire, de la criminalité ou de l’inflation. Pendant les primaires, il avait abandonné à Ron DeSantis, le gouverneur de la Floride, la primauté de la guerre culturelle contre le « wokisme ». Mais, aujourd’hui, dans cette campagne présidentielle électrique, deux visions de la famille s’entrechoquent, de façon défavorable pour Donald Trump, à la peine ces derniers jours.
La première, consensuelle, est celle de la candidate démocrate, Kamala Harris, et de son colistier, Tim Walz, le gouverneur du Minnesota. Elle repose sur le droit à la différence et la liberté, le respect de la vie privée, sans que le gouvernement local ou fédéral prétende régir le corps des femmes. La seconde vision est moins portée par Donald Trump que par son candidat à la vice-présidence, J. D. Vance. C’est un tirage sépia de la famille américaine, consistant à prôner un noyau traditionnel entre un homme et une femme, dont la finalité – le seul épanouissement possible – réclame d’avoir des enfants.
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